Nous avons rencontré Arnaud Fouillade, diplômé d’Audencia en 2009 et, après 11 ans passés en audit chez PwC, aujourd’hui Directeur Financier Adjoint d’un célèbre club de football français… Découvrez son parcours et ce qui l’a amené à rejoindre les rangs du PSG !
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Bonjour Arnaud, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Bonjour à tous, j’ai 38 ans et je suis actuellement Directeur Financier Adjoint au Paris Saint-Germain. J’ai intégré le Club il y a maintenant 4 ans, initialement en tant que Responsable Comptable, après 11 années passées chez PwC en Audit d’où je suis parti en tant que Senior Manager.
Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer Audencia ?
Après 2 années de classe préparatoire au Lycée Carnot à Paris, j’avais la possibilité soit de « cuber » soit d’intégrer une des écoles où j’étais admis. Pour être honnête, j’avais passé toute ma classe préparatoire dans l’optique d’intégrer une des trois écoles parisiennes et si ce n’était pas le cas, faire une troisième année.
Mais une fois les concours passés, les oraux réalisés et la découverte des écoles, parisiennes et non parisiennes, mon avis a largement évolué et j’ai décidé d’intégrer une école et ne pas faire une année de classe préparatoire supplémentaire. Audencia m’a largement convaincu par l’accueil admissible réalisé, l’ambiance qui régnait au sein de l’équipe BDE, la bienveillance des professeurs qui m’ont fait passer l’oral d’anglais et d’allemand et dont je me rappellerai toujours, la modernité de l’école, la qualité de vie de la ville de Nantes avec l’océan Atlantique à proximité et la nécessité de sortir de « mon cocon parisien ». Tous ces éléments ont fait que Audencia s’est imposée comme une évidence et avec le recul, je me dis aujourd’hui que rejoindre cette école fut le premier choix structurant et décisif de ma vie personnelle et professionnelle.
Comment se sont passées vos études à Audencia ?
Mon intégration a été rapide au sein d’Audencia et je me suis senti tout de suite très à l’aise. Deux évènements ont facilité cela à l’époque : « le rallye des apparts » et la participation à une liste BDE.
Le rallye des appartements était (ou est encore 😉) une soirée organisée par le BDE dès la première semaine qui permettait d’aller découvrir les associations étudiantes dans les appartements des étudiants dans la ville de Nantes par groupe de nouveaux arrivants. J’y ai fait des rencontres qui ont marqué mon parcours à Audencia et ma vie personnelle de manière générale.
La liste BDE a été une seconde étape-clé dans laquelle je n’aurais jamais pensé m’impliquer à l’origine. Participer à une campagne BDE, être président de liste, organiser des évènements, être dans l’amphithéâtre Edit de Nantes pour le « le débat des présidents d’associations » et m’exprimer devant une salle pleine pendant une heure et me montrer persuasif, apprendre à perdre également, tout cela m’a fait grandir personnellement et humainement à une vitesse folle et en accéléré. Ces projets ont clairement marqué mes études à Audencia et ont également été très formateurs pour ma vie professionnelle future.
Ces deux évènements mis à part, j’ai trouvé à Audencia tout ce que j’espérais y trouver quand j’ai passé mes oraux et pris la décision de rejoindre l’école : un enseignement de qualité, une bienveillance du corps professoral et administratif, une vie associative riche, une qualité de vie et un équilibre formateur professionnel et personnel parfait.
Comment s’est passée votre entrée sur le marché du travail ? Considérez-vous qu’être étudiant à Audencia vous a aidé ?
Mon entrée sur le marché du travail a été extrêmement fluide et Audencia n’y est clairement pas étranger. En cours de cursus, je me suis orienté vers une spécialisation finance via le master Audit qui venait d’être créé en partenariat avec le Big Five, à savoir les 5 plus grands cabinets d’audit que sont KPMG, EY, PwC, Deloitte et Mazars. J’ai ainsi effectué mon stage de fin d’études chez PriceWaterhouseCoopers, cabinet que j’ai intégré directement à la fin de ce stage en tant que Junior et qui a marqué ma vie pendant un peu plus de 11 ans. J’ai évidemment beaucoup appris chez PricewaterhouseCoopers et j’y ai développé mes compétences techniques tout au long de mon parcours mais l’enseignement prodigué à l’école et le socle de mon apprentissage m’ont permis de m’intégrer rapidement dans le cabinet et de me voir proposer un CDI à la fin de mon stage.
Vous avez eu plusieurs expériences professionnelles depuis votre sortie d’études : pouvez-vous nous en parler rapidement ?
Mon expérience chez PwC a été la plus marquante car j’y ai passé 11 ans de ma vie. Comme je l’avais dit dans mon mail de départ, 11 ans sur 33 ans à l’époque, 1/3 de ma vie à « arpenter » les couloirs de Crystal Park, siège de PwC, c’est un sacré voyage ! J’y ai connu plusieurs vies, évoluant régulièrement au contact de missions différentes chez des clients très variés et surtout au contact de personnes inspirantes et charismatiques.
J’ai commencé par travailler dans le secteur Loisirs et Media avec un client « phare » France Télévisions, mais le gros tournant a été d’intégrer l’équipe Alstom et ses deux associés responsables qui sont devenus des mentors. J’y ai connu une exposition et des responsabilités que je ne pouvais imaginer à cet âge-là, j’ai développé des connaissances techniques fortes, sur des opérations financières parfois complexes, j’ai eu l’occasion de voyager beaucoup, au Brésil, en Inde, en Chine, aux USA, le tout toujours au sein d’équipes très compétentes et humainement remarquables. Ces 11 années sont passées à une vitesse dingue et m’ont fait grandir très rapidement.
Les Big4 ont la réputation d’être des entreprises particulièrement formatrices : que retirez-vous de vos 10 ans chez PwC ?
On m’avait pourtant prévenu avant d’intégrer PwC : « Tu vas voir, c’est un monde de requins l’audit, chaque année, tout le monde se bat pour avoir sa promotion et le meilleur bonus, cela monte les gens les uns contre les autres et du coup, il y a une ambiance affreuse ». Après 11 ans passés au sein de « la firme », ces propos me paraissent absurdes et éloignés de ce que j’ai vécu, car c’est une seconde famille que j’ai trouvée chez PwC et qui a fait de cette rencontre, à la base professionnelle, une expérience personnelle et humaine exceptionnelle.
En intégrant PwC, mon objectif premier était de rejoindre un cabinet d’audit mondialement reconnu, dans le but d’acquérir le plus de compétences possible en un temps record. Je souhaitais découvrir un grand nombre de secteurs d’activité avec des problématiques diverses et variées, tout en apprenant à manager des équipes.
Comme la plupart des jeunes diplômés qui entrent dans un Big5, je pensais rester 5 à 6 ans pour atteindre un grade de Manager, et ensuite basculer en interne, chez un client par exemple. Finalement, j’ai été séduit par l’atmosphère de PwC et j’y suis resté deux fois plus longtemps que le temps initialement prévu. J’y ai découvert une ambiance de travail familiale et j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes particulièrement inspirantes et challengeantes, que je considère aujourd’hui comme des amis. J’ai audité de nombreux clients, petits, grands, Alstom, Air Liquide, Capgemini, Vinci, France Télévisions, pour ne citer qu’eux, appris en permanence, voyagé, et grandi quotidiennement.
De plus, le sport étant une passion, j’ai eu la chance d’auditer des entreprises de ce domaine comme Nike, Le Coq Sportif, puis le PSG. C’est donc grâce en partie à PwC que je suis au Paris Saint-Germain aujourd’hui.
Dans quelles circonstances avez-vous rejoint le PSG ?
Après 11 ans chez PwC, un poste s’est ouvert au PSG en tant que responsable comptable. J’étais en tour du monde, je me suis posé des questions sur mon projet professionnel global et j’ai finalement postulé depuis l’ordinateur d’un hôtel au fin fond de l’Amazonie. J’étais à la croisée des chemins à l’époque, soit je continuais mon parcours et mon diplôme d’expertise comptable pour être associé chez PwC, soit je prenais le risque de quitter un environnement familier pour allier travail et passion qui avait toujours été un objectif de vie personnel et professionnel. J’ai fait ce choix qu’aujourd’hui, je ne regrette absolument pas. Le processus de recrutement fut complet avec un certain nombre d’entretiens, j’ai ainsi rencontré une personne des RH, mon futur responsable, le directeur général délégué Jean-Claude Blanc, ainsi que certains membres du board. Au total, j’ai eu 5 entretiens pour un process qui s’est étalé sur deux mois et demi.
Quelles sont vos missions actuellement au PSG ?
En tant que Directeur Financier Adjoint du PSG, je travaille aujourd’hui sur 8 entreprises du « Groupe PSG », à savoir : PSG Football (équipe masculine et équipe féminine, ainsi que les jeunes), Merchandising, Judo, Handball, Training Center (nouveau centre d’entraînement à Poissy), ainsi que la SESE (société qui gère le Parc des Princes), le fonds de dotation et la fondation. Cela représente un total de 600 salariés, pour plus de 800 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la saison 2022/2023.
Grâce à l’équipe de 20 personnes dont je suis en charge, nous arrivons à travailler sur de nombreux projets en simultané, tels que le Training Center, la période de transferts ou des process plus internes comme les changements d’outils. L’avantage de mon poste est que je n’ai jamais l’impression de vivre la même journée. Par exemple, pendant le mercato, une urgence peut tomber à tout moment et nous devons alors simuler l’impact du départ ou de l’arrivée d’un joueur, tant sur le compte de résultat, que sur d’autres ratios suivis par l’UEFA.
Le mercato est certainement une des périodes les plus challengeantes de l’année : il est ponctué de moments très intenses et très médiatisés, qui nécessitent donc un suivi réactif et continu. Pour moi, le meilleur exemple de la qualité du suivi qui nous est demandée est l’arrivée de Lionel Messi au PSG. En quelques jours, nous avons dû mesurer l’impact financier de son arrivée sur le club, le tout en intégrant une rémunération en cryptomonnaie. Cela n’avait jamais été fait dans le monde du football, c’était particulièrement grisant d’être les pionniers d’un tel montage !
Auriez-vous un conseil à donner à tous les étudiants qui s’apprêtent à rejoindre le monde professionnel ?
Il est important de comprendre qu’une carrière n’est pas quelque chose qui tombe du ciel, mais bien quelque chose qui se construit. Dans mon cas, je me suis éloigné de mon rêve d’enfant de travailler dans l’univers du foot en intégrant PwC, mais je ne l’ai jamais perdu de vue et j’ai construit un chemin pour y revenir au fur et à mesure des années. Il faut savoir faire ses preuves et prévoir sa carrière sur le moyen et long-terme. Même chez PwC, je postulais pour intervenir sur les missions d’audit chez les grands acteurs du monde sportif, comme Nike ou Le Coq Sportif. De cette façon, j’ai pu découvrir les problématiques liées à ce domaine et je me suis créé un réseau.
Lorsque l’opportunité d’intégrer le PSG s’est présentée, il m’a fallu saisir ma chance. Même si aujourd’hui j’en suis très content, ce choix a été difficile et m’a forcé à sortir de ma zone de confort. Si je devais résumer tout cela en quelques mots, mon conseil tiendrait en 3 mots : travail, implication et audace !
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