Face à la concurrence mondiale, L’EM Lyon et Grenoble Ecole de management (GEM) ont donc annoncé en mars dernier la création, non pas une véritable fusion comme pour Skema, Kedge et Neoma, mais d’une alliance stratégique « Lyon Grenoble Business School ». La question d’une fusion, elle, est toujours sur la table.
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Pourquoi la question d’une fusion entre EM Lyon et GEM se pose-t-elle ?
Mais quelles sont les raisons qui pourraient pousser GEM et EM Lyon à fusionner ? On peut en trouver plusieurs :
- Tout d’abord une logique territoriale puisque les 2 écoles sont de la région Rhône-Alpes (la deuxième plus importante après l’Ile-de-France),
- La mise en commun d’un budget global de 120 millions d’euros et 200 professeurs permanents,
- Mutualiser le recrutements de professeurs et leurs expertises,
- Mutualiser la recherche,
- la mise en commun de certains programmes (formation continue, doctorats & PhD),
- Et même éventuellement un campus commun à Paris.
Une sorte de fiançailles, en vue d’un probable mariage ? Si rien n’est décidé, les deux écoles ne « s’interdisent rien », y compris la fusion. Même si aujourd’hui l’EM Lyon est considérée comme la 4e école de commerce française, comme l’indique Bernard Belletante le directeur de l’EM Lyon : « Imaginez que Google et l’université de Stanford se rapprochent… On est mort. »
Les risques d’une fusion entre EM Lyon et GEM
Mais il faudra être très habile, tout le monde a en tête l’échec récent de « France Business School » : les écarts de niveau entre les écoles issues de la fusion ont participé à la perte d’identité de cette nouvelle école, et plutôt que tirer vers le haut les moins bonnes écoles (Brest, Amiens), les meilleures écoles (notamment ESCEM) ont chuté vers le bas. Pour l’alliance stratégique « Lyon Grenoble Business School », nous pourrions éventuellement avoir le même type de scénario : l’EM Lyon est généralement classée 4e en France et Grenoble 6-9e, une telle fusion serait bien plus profitable à Grenoble et ses étudiants qu’à l’EM lyon. Un récent sondage réunissant plus de 600 participants (élèves au sein de ces 2 écoles) indique notamment que 2/3 des étudiants, pour la plupart issus de l’EM Lyon, sont contre. Les directeurs des deux écoles sont bien conscients des réticences des étudiants et des risques d’une fusion, raison pour laquelle ils se sont orientés dans un premier temps vers une « alliance », le temps de constater les impacts qu’aura eu une telle annonce sur les classements et le choix des candidats dès le concours 2016.
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