Cet article fait suite à la tribune publiée dans « Le Monde », par l’économiste Michaël Lainé, qui dresse un tableau très noir de l’école de commerce où il a enseigné, une école de la conférence des Grandes Ecoles de « milieu de tableau ». Niveau pathétique des étudiants, comportement clientéliste de certains « je paye votre salaire de prof, donc je fais ce que je veux », le tout avec la complicité de l’administration de l’école puisque les étudiants seraient assurés d’avoir leur diplôme à la fin du cursus (toutes les notes seraient ré-évaluées). Puis on tombe dans les pires clichés : les étudiants qui n’auraient pas de capacité rédactionnelle, qui ne savent pas calculer, ni parler anglais convenablement, qui caleraient semble t-il leur table avec des billets de 50 euros, venant tous de familles aisées. Tout ceci semble très objectif et sans aucune rancœur… le tout cautionner par Le Monde ? Hum.

 

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Les étudiants en école de commerce : responsables de l’enseignement ?

Autant nous savons être critiques sur ecoles-commerce.com, autant il ne faut pas exagérer ! Bien sûr il y a des étudiants plus ou moins assidus dans chaque école, bien sûr il y a des écoles de plus ou moins bonne qualité également, mais pas de là à généraliser l’expérience d’un seul professeur eu sein d’une seule école et d’associer cela à l’ensemble des écoles de commerce comme nous avons pu le voir dans plusieurs journaux (Le monde, puis Challenges et Capital qui on repris le sujet).

Des étudiants hilares, je-m’en-foutistes et nonchalants, qui ne sont pas attentifs et surfent sur leur téléphone ou ordinateur en faisant mine de prendre des notes, blasés… Ok. Mais finalement si on prend le problème à l’envers, ne serait-ce pas un problème d’enseignement plutôt ? Oui les étudiants s’ennuient parfois en cours lorsque le professeur expose ses connaissances de manière descendante, peut être est-ce de votre responsabilité en tant qu’enseignant-chercheur d’expérimenter de nouveaux outils et de revoir la pédagogie pour former les étudiants actuels. Les étudiants en écoles de commerce ne sont peut être pas si fainéants et incapables que cela, ils sont peut être tout simplement plus exigeants sur la qualité des formations, ils n’hésitent pas à chercher par eux-mêmes du contenu en ligne pour se former et n’hésitent plus à challenger les professeurs (au moins ils ont l’honnêteté de vous montrer leur mécontentant par leur attitude). Et les écoles ne sont pas mieux ou pire que tous les établissements d’enseignement supérieur en management (que ce soit les écoles d’ingénieurs ou les universités et IAE), le problème n’est absolument pas spécifique aux écoles.

 

Un système de notation qui pousse à la fainéantise des étudiants ?

Enfin concernant les notes, à les fameux contrôles et QCM…, peut être aussi est-ce un système issue de l’ère industrielle ? Les étudiants ont déjà été notés pendant tout leur apprentissage à l’école jusqu’à leur bac+2/3, à niveau bac+5 le rôle des Grandes Ecoles et Universités n’est plus de noter les étudiants à ce stade, mais d’encourager leur créativité et les expérimentations, faciliter l’appropriation des connaissances, les guider dans leurs réflexions individuelles et collectives, leur apprendre à gérer l’inconnu et le changement perpétuel (technologique et managérial), à mobiliser leur savoir à bon escient pour évoluer sur le futur marché de l’emploi. C’est la capacité à acquérir de nouvelles connaissances qui importera plus que la connaissance elle-même. Et sur ce sujet les écoles de commerce sont plutôt novatrices, car même si parfois l’étudiant (sans recul professionnel) ne sait pas toujours ce qu’il retient des travaux de groupe et études de cas et peut avoir l’impression de ne rien apprendre, c’est pourtant bel et bien ce qui se rapproche le plus de son futur quotidien professionnel.

 

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