Alors que l’inflation continue de se faire ressentir au sein de la société française, tous les pays du monde connaissent la même situation et certains en souffrent plus que d’autres. L’association humanitaire d’Audencia, Un Autre Monde, ne fait pas exception et se retrouve dans l’impossibilité de terminer sa mission de construire une classe dans une école primaire au Kenya. Pour ne pas abandonner les élèves de Nairobi, les étudiants d’Audencia ont du faire preuve de créativité et ont trouvé un moyen original de compléter leur mission…
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La mission des huit étudiants d’Audencia : construire une classe dans une école de Nairobi
Les étudiants de l’association Un Autre Monde se sont envolés pour Nakuru au Kenya. Ils se sont engagés sur une période de six semaines à construire une nouvelle salle de classe à Nairobi Road Primary School, travaillant avec une équipe d’ouvriers kenyans. En plus des travaux manuels de construction, les volontaires interviennent également dans l’école afin d’initier un échange avec les élèves et leurs enseignants. La force et la légitimité de cette mission s’illustrent à travers son caractère singulier et concret : sans intermédiaire, en finançant directement ce qui sera bâti. La première partie de ce projet consistait donc à récolter les fonds et biens nécessaires à l’achat des matériaux et au bon déroulement des activités avec les enfants sur place.
L’objectif a d’abord été atteint puisque l’association Un Autre Monde est parvenue à récolter 7500 € en France. Les 1300 élèves âgés de 6 à 15 ans pourront à la fin du mois de juillet profiter d’une nouvelle salle de classe – un laboratoire – dédié à l’enseignement de la science. Cette dernière est tout particulièrement attendue dans des conditions d’enseignement difficiles, où les élèves se retrouvent dans des classes à 70.
L’inflation : un frein économique à la finalisation de la construction de l’école
Face à l’inflation, la construction de la salle de classe nécessite finalement un apport de fonds supplémentaires à ce qui avait été établi par les étudiants. Ne disposant plus de fonds propres, l’équipe a eu une idée quelque peu originale sur place, profitant du fait qu’un de ses membres, Nicolas Kilhoffer, soit organiste concertiste. Celui-ci a décidé de donner un récital à All Saints’ Cathedral au Kenya. Une idée folle de prime abord, mais dont la portée dépasse les espoirs de départ, puisque de nombreuses
personnalités publiques du pays y seront présentes. L’organiste se produit régulièrement en France lors de récitals et a
récemment joué aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Calédonie.
Réalisé lors d’une fête quasi-nationale au Kenya, ce récital s’est déroulé au sein du lieu de culte le plus important du pays. Cet événement culturel est inédit en Afrique de l’Est et témoigne de l’intérêt porté à la culture organistique française. À travers ce récital, l’équipe de volontaires souhaite faire rayonner l’école française d’orgue à l’international à des fins caritatives.
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Le témoignage de la Vice-Présidente d’Un Autre Monde
Emma Hautereau, vice-présidente de l’association Un Autre Monde, explique : « Vivre cette mission a été l’une des expériences les plus enrichissantes que j’ai pu vivre jusqu’à présent. Nous avons tous vécu cela comme un échange, avec les enfants et leurs enseignants dans un premier temps, mais également avec les ouvriers sur le chantier. Nous communiquions parfois même en swahili (la langue locale) avec eux. Cet échange s’est poursuivi à Nairobi, la capitale du pays, lorsque nous nous y sommes rendus à l’occasion du récital et de la masterclass donnée par Nicolas Kilhoffer. Ce week-end en particulier, qui nous a permis de récolter les fonds nécessaires pour terminer la construction, a été un réel partage autour de la musique, mais surtout autour de la volonté commune de voir le projet dans sa dernière phase afin de permettre aux enfants de profiter de cette nouvelle salle de classe au plus vite. Si nous avons d’abord été surpris au Kenya par quelques aspects bien différents de ce qu’on peut voir en France, cette mission a également été enrichissante sur le plan personnel, puisque nous avons souvent dû adapter nos modes de vie occidentaux aux standards locaux. L’accueil qui nous a été réservé sur place était des plus chaleureux et enthousiastes, et c’est finalement ce qui aura fait de cette mission une merveilleuse expérience que nous avons vécue à huit ».