Sans tambour ni trompette, l’ESSEC a annoncé qu’elle venait de décrocher l’accréditation AMBA, et ce n’est donc que maintenant que l’école devient triple accréditée, il s’agit de la 14e école – après l’ESSCA – triple accréditée. Pour beaucoup, l’ESSEC bénéficiait déjà des 3 accréditations, signe de prestige, pourtant cela n’a pas empêché l’école de conserver sa 2e place parmi les écoles françaises depuis 20 ans… Cela remet en perspective l’utilité des accréditations.
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L’ESSEC : première école à mener la course aux accréditations
Paradoxalement, l’ESSEC fut la première école à entamer la courses aux accréditations en étant la première école française à obtenir l’accréditation AACSB en 1998, il est certain que si elle ne décroche l’AMBA qu’en 2017 ce n’est que par choix stratégique et non pas parce qu’elle ne remplissait pas le cahier des charges. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela, d’une part le label AMBA n’a pas réussi à s’imposer autant que AACSB et EQUIS et semble moins indispensable, d’autre part cela rappelons que l’ESSEC a délivré un temps (de 1999 à 2010) un MBA pour son programme Grande Ecole à la place d’un diplôme de Master, avant revenir sur son appellation initiale « Master Grande école » comme les autres écoles, cette vasle des intitulés a probablement retardé leur engagement dans la procédure d’accréditation. Désormais 3 programmes sont accrédités par l’AMBA : le MBA, l’Executive MBA et le Master Grande Ecole (initulé MSc in Management).
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Le cas de l’ESSEC : simple exemple des limites des accréditations
« Au départ c’était un réel facteur de différenciation, quand nous étions peu nombreux à l’avoir. Quand toutes les écoles et institutions seront accréditées ou presque, on reviendra à l’essentiel : les candidats demanderont quelles sont les différences que tel ou tel programme leur apporteront » avoue François Chanlat, le responsable du MBA de l’Université Paris Dauphine.
Labels « d’excellence » au début des années 2000 car seules les meilleures écoles françaises en bénéficiaient, près de 15 écoles disposent de la triple accréditation en France en 2017. En outre il s’agit d’un effet de mode bien plus présent en France qu’auprès des autres pays, notamment aux Etats-Unis où les business schools (même les plus prestigieuses) ne cherchent absolument pas à être accréditées EQUIS ou AMBA ; ainsi l’argument commercial « seules 1% des business schools au monde sont triples accréditées » est biaisé dans la mesure où les meilleures mondiales telles que Harvard, Stanford, Columbia ou le MIT se contentent d’être accréditées seulement AACSB.