L’ICN Business School a indiqué vouloir quitter le concours Ecricome/Tremplin et vient de demander son intégration au sein de la Banque commune d’épreuves (BCE) pour le recrutement de ses classes préparatoires, et du concours Passerelle (1 & 2) pour le recrutement des étudiants en admission parallèle ! Une nouvelle surprenante puisque l’ICN est l’une des écoles fondatrices du concours Ecricome, qu’elle a créé en partenariat avec l’EDHEC, l’ESC Reims et l’ESC Rouen (NEOMA) en 1987.
ICN : quitter Ecricome à la recherche d’une gloire passée ?
Saviez-vous que l’ICN était l’une des meilleures écoles dans les années 1990-2000, souvent classée derrière l’EDHEC en 6e ou 7e position (voir vieux classements) ? Mais depuis plusieurs années, la sélectivité et l’image de l’école sont en baisse, en l’espace de 10 ans l’ICN a perdu de nombreuses places au SIGEM (choix des étudiants prépa) en se faisant progressivement dépasser par Toulouse BS, KEDGE, SKEMA, l’ESC Rennes, Télécom EM, l’EM Strasbourg et encore cette année, par l’ESC Dijon BSB. En rejoignant la BCE et Passerelle, l’ICN espère ainsi redynamiser son attractivité. Dès 2017, Ecricome/Tremplin ne regroupera plus que 2 écoles : NEOMA et KEDGE.
Ecricome étant réputé comme le concours réunissant les meilleures écoles de commerce en province, quitter cette banque d’épreuves est-il un pari risqué ou au contraire un pari gagnant ? Quelles sont les raisons qui ont poussé l’école à faire ce choix ?
Quitter Ecricome : un paris risqué…
Certains diront qu’appartenir au « groupe Ecricome » permettait justement de valoriser l’ICN puisque les écoles membres étaient reconnues comme étant de très bonnes écoles de province. Quitter Ecricome pourrait également être perçu comme une baisse de sélectivité auprès des étudiants. Enfin il ne faut pas oublier non plus que le concours Ecricome oblige les étudiants à se présenter à l’ensemble des écoles (NEOMA+KEDGE+ICN) et gonfle donc artificiellement le nombre de candidats à l’ICN. En quittant Ecricome, l’école verra donc très certainement diminuer le nombre d’inscrits au concours d’entrée de l’école en 2017.
Lire plus : ICN Business School : chiffres clés, nouveau campus et nouveau plan stratégique « Horizon 5000 » !
Mais une stratégie qui peut s’avérer gagnante !
A l’inverse d’autres diront que les écoles membres se réduisent comme peau de chagrin : d’abord l’EDHEC (il y a longtemps) puis plus récemment en 2008 Toulouse BS (2 très bonnes écoles) quittent Ecricome. Dans le même temps, depuis les années 2000, d’autres écoles hors d’Ecricome se sont progressivement installées à de meilleures places dans les classements (Audencia, Grenoble EM, Toulouse BS, SKEMA..) faisant perdre le statut « des meilleures écoles de province » aux Ecricomes. On peut alors se demander si les candidats continueront à s’inscrire à un concours spécifique pour seulement 2 écoles classées autour de la 10e place, qui ne sont certainement pas mauvaises (bien au contraire) mais qui ne sont pas non plus les meilleures. Pour attirer et motiver les candidats à passer un concours spécifique, il faut soit être parmi les meilleures, soit regrouper de nombreuses écoles.
Deuxième point, NEOMA et KEDGE sont classées autour de la 10e place, et l’ICN à la 17e place. Cet écart de places peut desservir l’ICN puisque les étudiants passant le concours Ecricome/Tremplin visent généralement NEOMA et/ou KEDGE ou des écoles également proches de la 10e place mais qui sélectionnent sur concours BCE ou Passerelle, et délaissent donc l’ICN. A l’inverse, beaucoup d’étudiants potentiellement intéressés par l’ICN (probablement candidats à l’ESC Dijon BSB, EM Strasbourg, Montpellier EM, ESC Rennes..) ne passent probablement pas le concours Ecricome pour cette unique école.
Pour ces 2 raisons, la stratégie de recrutement des futurs candidats à l’ICN peut s’avérer payante, nous le saurons dès 2017.
A propos d’Ecricome
- 1987 : création du concours par l’EDHEC, les ESC Reims et Rouen (NEOMA) et l’ICN
- 1990 : l’ESC Marseille (renommée plus tard Euromed, puis KEDGE) rejoint le concours, suivie en 1991 par l’ESC Brodeaux (KEDGE)
- 1993 : l’EDHEC quitte Ecricome
- 2002 : l’ESC Toulouse (TBS) rejoint le concours
- 2007 : l’ESC Lille (SKEMA) est acceptée pour rejoindre Ecricome mais finira pas refuser et rester au sein de la BCE
- 2008 : l’ESC Toulouse (TBS) quitte Ecricome, à l’inverse l’ESCEM l’intègre
- 2012 : l’ESCEM quitte Ecricome suite à la fusion/création de France Business School (FBS)
- 2013 : les ESC Reims et Rouen fusionnent (NEOMA) tout comme Euromed et Bordeaux EM (KEDGE), réduisant de 5 à 3 le nombre d’écoles Ecricome
- 2016 : l’ICN quitte Ecricome, ce concours ne regroupe désormais plus que 2 écoles (NEOMA et KEDGE).