Depuis quelques jours, des articles apparaissent sur le net en évoquant des cas de triche lors des épreuves d’admissibilité aux deux banques de concours aux écoles de commerce Sésame et Accès.
Le nombre de cas recensé serait faible mais néanmoins existant dans la mesure où les épreuves d’admissibilité aux concours post-bac étaient réalisés en distanciel à cause de la COVID, et ce, malgré les dispositifs très stricts de surveillance anti-fraude mis en place pour traquer les comportements suspects et dissuader les candidats de tricher.
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Un système anti-triche mis en place
Les candidats passant les épreuves devaient ainsi se connecter à une plateforme sécurisée avec reconnaissance faciale (avec présentation de sa CNI à côté de leur visage pour identification), outil déjà testé et approuvé par des universités et grandes écoles d’autres pays. L’ordinateur du candidat se verrouillait alors automatiquement pour qu’aucune autre application -dont internet- ne lui soit accessible et que le partage d’écran soit rendu impossible. Les vidéos vérifiées par un logiciel étaient ensuite re-visionnées par des humains pour plus de sécurité et le comportement des candidats y était scruté à la loupe (regards jetés aux alentours, discussion avec une personne hors du champ de la caméra, échange de documents, aide d’un téléphone portable…). En cas de doute, le dossier du candidat était alors examiné de plus près, ainsi que ses posts sur les réseaux sociaux.
Mais un système anti-triche défaillant
Des outils performants mais pas infaillibles et qui n’empêchent malheureusement pas la triche à 100%. Certains candidats auraient ainsi réussi à passer entre les mailles du filet et à tricher à leurs épreuves malgré le dispositif mis en place.
Selon Thomas Lagathu, directeur de Sésame « Nous avons eu 73 suspicions de triche cette année et nous avons conclu à 40 cas de fraude avérée (soit 0,34 % des candidats) ». Quant aux concours Accès, Céline Verdrière, responsable concours à l’Iéseg a indiqué que les soupçons de fraude pour Accès étaient, elles, au nombre de 203, « pour 27 cas réellement constatés (soit 0,4 % des candidats) ». Les élèves pris la main dans le sac ont ainsi été reconnus « coupables » de tricherie aux concours de la banque Sésame (donnant accès à 14 écoles) et celle des concours Accès (Esdes, Essca et Iéseg) et ont ainsi été interdit de repasser le concours pendant 5 ans (!!).
Un faible nombre de cas avérés certes, mais qui énervent néanmoins les candidats qui ont joué la carte de l’honnêteté et du fair-play. Car si certains ont été pris la main dans le sac, cela signifie forcément que certains ont pu passer entre les mailles du filet et qu’ils ont, par là-même, pris « la place » de candidats honnêtes qui auraient dû intégrer ces écoles.
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Un impact non négligeable de la triche sur la vie des étudiants
Un concours n’est pas un acte anodin, l’école dans laquelle un candidat sera admis admis aura probablement un impact sur son avenir professionnel, conditionnera éventuellement le début de carrière d’un jeune diplômé. Alors on peut se demander si ces épreuves d’admissibilité en distanciel doivent perdurer sur le long terme ; oui ils ont certains avantages notables, comme l’absence de frais de déplacement/hébergement pour les candidats, un environnement plus serein, un accès facilité pour les candidats porteurs de handicap… Mais le présentiel permet peut être d’apporter pour plus de justice et d’égalité des chances, sans compter que le concours de sélection est l’élément central sur lequel repose la réputation et la notoriété d’une école.
Crédit photo : Florencio Rojas