Le diplôme d’une grande école n’est pas une fin en soi, n’oublions pas que ce n’est finalement qu’un moyen parmi d’autres (comme tes aptitudes professionnelles, la chance, l’audace, la persévérance…, le réseau) de décrocher un emploi ! Selon le professeur Gibertie, plutôt que de se fier aux classements imprécis, non vérifiables ou visant à manipuler les étudiants, les candidats devraient juger les écoles principalement sur l’insertion professionnelle des diplômés (d’autant que contrairement aux autres critères ceux-ci sont fiables et fournis par l’Etat).

La vérité sur les écoles de commerce

Le professeur Patrice Gibertie intervient régulièrement sur son blog pour rétablir certaines vérités sur les « grandes » écoles de commerce et dénoncer certaines fausses idées, il vient notamment de publier un excellent guide de 196 pages (téléchargeable en pdf gratuitement).

Les candidats peuvent se faire piéger par la course à l’échalote de la presse dite spécialisée dans la vente de papiers. Gala et Closer vendent en inventant des histoires de people. Le Parisien, le Figaro, le Point et d’autres font de même en faisant monter ou descendre des écoles à partir de critères incompréhensibles et non vérifiables par le lecteur.

L’employabilité des diplômés d’écoles de commerce

Dans un contexte où les prix de formation en école de commerce augmentent un peu plus chaque année (en moyenne 10-15000€ multiplié par 3 à 5 ans), les étudiants doivent avoir en tête que les écoles, mêmes excellentes, n’assurent pas une protection complète contre le chômage. On apprend dans ce guide qu’en moyenne 15% des diplômés n’ont pas trouvé un emploi dans les 12 mois qui suivent, c’est énorme. Mais ces chiffres très intéressants permettent de mettre en évidence des écarts non neutres entre les écoles. Sans surprise les 3 parisiennes confirment (au delà de leur notoriété) la bonne insertion professionnelle de leurs étudiants, mais on constate que certaines écoles moins bien classées habituellement par les magazines offrent parfois une meilleure insertion sur le marché du travail que d’autres pourtant mieux classées ;

Pourcentage des diplômés ayant trouvé un emploi (CDI ou CDD) 1 an après la sortie d’école

  1. ESSEC 98%
  2. HEC 96.7%
  3. ESCP 93%
  4. AUDENCIA 91%
  5. KEDGE 91%
  6. EMLyon 89%
  7. TBS 89%
  8. EDHEC 88%
  9. NEOMA 87%
  10. IESEG 86%
  11. SKEMA 85%
  12. GEM 82%
  13. Montpellier BS 79%

 

Pourcentage des diplômés en CDI 1 an après la sortie de l’école

  1. ESSEC 92%
  2. ESCP 82%
  3. EMLyon 76.5%
  4. HEC 76 .5%
  5. KEDGE 69.5%
  6. NEOMA 68%
  7. EDHEC 68%
  8. AUDENCIA 66%
  9. SKEMA 62%
  10. IÉSEG 62.5%
  11. Montpellier BS 55.5%
  12. GEM 56%
  13. TBS 53.5%

Ce qu’il faut retenir de ces chiffres

On remarque notamment une très bonne insertion professionnelle des diplômés de KEDGE (une école pourtant située autour de la 10e place dans les classements des magazines), et à l’inverse une performance moyenne pour GEM (malgré ses très bonnes positions autour de la 5-6-7e place dans les classements des magazines …) face à ses concurrentes et notamment Audencia qui enregistre 2 fois moins de chômeurs 1 an après le diplôme. Intéressant.

Une enquête réalisée auprès de 1.300 élèves interrogés dans treize grandes écoles révèle que les étudiants n’hésiteraient pas à revoir leurs ambitions professionnelles à la baisse et rogner sur leur salaire d’embauche s’ils rencontraient « plus de difficultés que prévu à trouver rapidement un premier emploi ». Ils sont également 66% à être prêts à accepter un CDD plutôt qu’un CDI si le poste leur plait. 1 an après avoir rejoint le monde de l’entreprise, 30% des interrogés estiment occuper une « fonction inférieure à leur qualification » et 12% évoquent même un « job alimentaire ». Même à HEC, près de la moitié des étudiants se déclarent « très » ou « un peu inquiets » de ne pas trouver rapidement un poste une fois leur diplôme en poche et envisagent une arrivée sur le marché du travail moins idyllique que prévue.